Comme toutes demandes d'embauches, il y a souvent un entretien à passer avec l'employeur qui détermine si vous êtes faits pour cet emploi ou non et pour en connaitre un peu plus sur vous. Cet entretien se passera avec le capitaine et dans son bureau.

Bonjour, je me présente, capitaine Jack, capitaine du Pearl Island. Veuillez vous installer, nous allons commencer l'entretien. Je vais vous poser quelques questions afin d'en connaitre un peu plus sur vous. Je me dois de connaître chaque employé qui veut travailler sur mon bateau. Tout d'abord, pourquoi souhaitez-vous travailler sur ce bateau ?

Parce que comme ça, tout en travaillant j’ai le loisir d’observer les jolies filles en bikini ? Non ? Ou alors parce qu’il me faut un salaire pour survivre ? Toujours pas ! Il fallait que je prenne le large –ça tombe plutôt bien- que je m’évade et que je me reprenne en main. Ma vie devenait un grand n’importe quoi et c’est ma passion pour la cuisine entre autre qui m’a aidé si je puis dire. Alors ce poste est plus qu’important pour moi. Peut-être parce que pour une fois je n’ai pas l’impression de ne faire que des conneries, des choses inutiles, parce que ça me plait et ça me rend vivant.

Pourquoi avoir choisi ce poste et pas un autre ?

Étant gosse on avait tous un rêve. Celui de mes parents étaient de me voir marié et avocat. Celui de mes camarades de classe étaient de devenir policier, pompier ou encore super héros. La cuisine m'a toujours attiré. J'ai commencé depuis mes quatre ans, avec ma grand-mère en Espagne et je n'ai jamais oublié ce rêve de gosse enfoui tout au fond de moi. J'ai donc tout naturellement postulé en tant que cuisinier.

Pouvez-vous, maintenant, me parler de vous ? D'où venez-vous ? Où avez-vous étudié ? Avez-ou des frères et sœurs ?

Ma vie n'a en soit rien de passionnant, mais puisqu'il le faut... C'est la nuit du 1er mai 1989 que j'ai pointé le bout de mon nez dans cet hôpital à Madrid pour le plus grand bonheur de mes parents. Mon père, riche économiste était aux anges, le ciel lui avait donné un fils. Ma mère elle se moquait pas mal, un garçon, une fille peu importe elle était comblée. Le plus beau jour de sa vie d'après elle. Plus beau même que le jour de son mariage avec mon père. Maintenant quand j'y repense avec le recul je veux bien y croire. Quand j'étais gamin, mon père c'était mon héros, pour moi il aimait sa femme comme personne, sauvait la planète trois fois par jour et finissait sa journée en me lisant une histoire et ce n'était pourtant que des illusions. J'avais beau être couvert de cadeaux, d'affection de la part de ma mère rien n'y faisait, moi ce que je voulais c'était l'attention de mon père. Les choses n'ont pas changé lorsque pour mon plus grand bonheur mes parents ont agrandi la famille. Mon père est devenu encore plus distant, plus absent le boulot, l'argent, le statu social et tromper sa femme étant sa seule préoccupation. Il ne connaissait pas le mot famille. Famille que nous avons créé nous-mêmes avec Jeremiah, ma mère et moi. Ensemble on se soutenait on protégeait notre mère et la soutenait. Durant de nombreuses années mon frère et moi on s'est demandé pourquoi elle n'avait jamais demandé le divorce avant de finalement comprendre que ces choses-là dans ce milieu social ça ne se fait tout simplement pas.

Les années passaient et Jer' et moi on grandissait sans figure paternel en roue libre. Notre père n'était là que pour nous remettre dans le droit chemin lorsque nous nous étions égarés. L'argent était son moyen. Voilà pourquoi, mon frère et mon on ne s'est pas privé, notre adolescence on l'a vécue à fond. Jeremiah et moi on a tout vécu ensemble on était comme les deux doigts de la main. Les premières cuites, les premières clopes et les premiers joints, les premières filles. Ensemble nous n'étions qu'une seule personne. Et pourtant tout ça est partie en fumée.

C'est lors de ma vingtième année que mon père s'est finalement réveillé et m'a fortement influencé pour que j'entre à l'université. N'étant plus à la maison, je ne pouvais donc plus voir mon frère qui lui s'est littéralement fait bouffé par le monstre qu'était notre père. Il n'a pas tenu. Trop de mauvaises fréquentations, trop de douleurs. Mes parents étaient tellement occupés par leur statu et leurs disputes qu'ils n'ont pas vu le mal-être de leur propre fils. Jeremiah est mort le 18 mars d'une sur-dose de médicaments. Il tombait je tombais. Sans lui je n'ai pas su me relever et c'était donc tout naturellement à mon tour de me détruire la vie. Sur un coup de tête j'ai quitté Madrid et l'université refusant de suivre le chemin tout tracé par mon paternel. C'est à Rio je j'ai vécu les meilleurs et les pires moments de toute ma vie.

Sans mon frère je n'étais plus totalement moi. C'est dans l'alcool, les nuits d'un soir, les fêtes, la caféine et les joints que j'ai trouvé refuge. Et pourtant tout ça n'a pas suffit. Un jour je me suis réveillé et j'ai décidé de poursuivre ce rêve de gamin innocent et épanoui. Alors à nouveau j'ai tout plaqué et je suis arrivé devant vous.


Quels sont vos défauts ?

La liste est plutôt longue mais rassurez-vous je ne suis pas insupportable pour autant... Enfin, je me qualifie moi-même de chieur qui s'assume et je le vis bien. Il faut savoir que je suis quelqu'un qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui repousse toujours les limites peu importe les conséquences. On me dit régulièrement que je suis un grand râleur et que je vois systématiquement le verre à moitié vide toujours est-il que je n'en perds pas le sourire. Mon plus grand défaut serait peut-être le fait que je sois un grand rancunier ou assez violent... Mais rassurez-vous je ne mords pas, ou alors que pour de bonnes raisons.

Quelles sont vos qualités ?

Il m’est plus facile de me trouver des défauts plutôt que des qualités. L’une des plus évidentes pour moi est ma franchise. Je dis toujours la vérité et même si parfois je manque de tact sachez que je ne mens qu’en de rares occasions, pourtant je n’suis pas mauvais là dedans. Malgré mon côté râleur et emmerdeur qui s’assume j’en reste pas moi souriant et décontracté, les gens m’aiment pour mon sourire et mon côté fêtard. Pour finir je dirai que je suis très protecteur, ce qui peut autant être un défaut qu’une qualité…

Pensez-vous nous suivre jusqu'à la fin de la croisière ? Vous occupez à toutes heures de la clientèle et ne pas flirter avec ?

Pour l'instant il n'y a aucune raisons pour que je parte et puis en pleine mer ça risque d'être assez compliqué non ? Plus sérieusement, ici je me sens bien. Personne ne m'attends, je n'ai nulle par où aller, la mer c'est l'endroit rêvé pour moi. Je vous promets bien entendu de ne jamais flirter avec la cliente ça ne me ressemble pas voyons... Cependant si le cas inverse se produit, je ne peux pas garantir que je ne laisserais pas échapper quelques sourires par-ci par là...

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